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Plus de quatre mois ont passé depuis que l’Espagne, l’Irlande et la Norvège ont reconnu la Palestine comme Etat, le 28 mai, suivies, quelques jours plus tard, par la Slovénie. Mais hormis sa portée symbolique, l’initiative, que ces pays justifiaient en assurant que « la seule façon d’atteindre une paix durable et la stabilité dans la région est au travers de l’implantation d’une solution à deux Etats », n’a pas apporté les fruits escomptés.
Non seulement ces pays ne sont pas parvenus à susciter davantage d’adhésions, malgré l’espoir de l’Espagne de convaincre au moins le Portugal et la Belgique, après une tournée européenne du chef du gouvernement, Pedro Sanchez, en avril, mais l’ambition de Madrid d’accueillir un sommet pour la paix, comme celui qui, en 1991, avait abouti aux discussions d’Oslo, est rendue d’autant plus improbable que ses relations avec Israël se sont détériorées. L’Etat hébreu n’a pas nommé de nouvel ambassadeur à Madrid depuis le retrait de la précédente, à la suite de la crise diplomatique suscitée par la reconnaissance de la Palestine, fin mai. Quant à l’espoir que cette reconnaissance « protégera la solution de paix des deux Etats », affiché par le ministre des affaires étrangères, José Manuel Albares, il ne s’est pas non plus matérialisé.
Telle était pourtant également la motivation de Dublin : « Si les pays ne prennent pas maintenant cette mesure formelle pour reconnaître la Palestine, je crains qu’il n’y ait plus d’opportunité à l’avenir », déclarait en mai Simon Harris, le taoiseach (premier ministre irlandais), au moment de formellement reconnaître la Palestine. « Nous ne sommes pas naïfs, nous savons que la reconnaissance de la Palestine, seule, ne va pas résoudre le conflit entre Israël et la Palestine, mais elle peut apporter une contribution réelle et pleine de sens. Nous devons être du bon côté de l’histoire », ajoutait le dirigeant, tout juste nommé à la tête du gouvernement irlandais. Pour M. Harris, ce geste, qualifié de « symbolique » par l’Irish Times, était aussi un moyen de répondre aux attentes d’une opinion publique irlandaise très pro-Palestinienne.
Le 13 septembre, Madrid a bien accueilli une réunion d’un « groupe euro-arabe-islamique », la deuxième depuis mai, visant à encourager de nouvelles reconnaissances de l’Etat de Palestine, pour « avancer vers la paix ». Les ministres des affaires étrangères de Turquie, d’Arabie saoudite, de Jordanie, d’Egypte, du Qatar, de Jordanie et de Palestine sont venus, mais, côté européen, seules l’Irlande, la Slovénie et la Norvège y ont participé, et le haut représentant de l’Union européenne, l’Espagnol Josep Borrell, a été le seul dirigeant bruxellois à faire le déplacement.
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